jeudi 26 juin 2014

[Jonyogrel] Hors série n°1 : Sur la naissance de Lzel.

Les traditions familiales ont la vie dure, la dent dure, bref, tout ce que l'on veut de dure. Il en était une qui hantait la région DzetaDe, région d'origine de Lzel. Cette tradition était assez particulière puisqu'elle consistait à savoir la classe de Lzel quand il aura atteint l'âge de raison et ce, dès sa naissance. Au lieu de faire du gros billisme, les habitants de DzetaDe, connus sous le nom des Picarésursix, effectuaient un geste simple : jeter un dé à 20 faces. C'était lors d'une nuit d'orage que Lzel naquît : benjamin d'une famille composée d'un frère disparu MYSTÉRIEUSEMENT cinq ans après la naissance de Lzel et d'une soeur

Elle était barde, lui était mage sombre. Ses parents priaient pour avoir une classe plus pêchue que les deux précédentes, comme un barbare ou même un simple guerrier.

"Y en a marre des magos" hurla la mère tandis qu'elle accouchait.

"Chérie ..." lui dit son mari.

"Y a pas de chérie qui tienne, j'veux un guerrier ou une guerrière, m'en fiche du sexe, je veux qu'il poigne du méchant, qu'elle empale du zombie, qu'on lui dresse une statue lorsque sera tombé sous ses coups d'épée ou de hache à deux mains le boss de fin du château de Lanxlat ! Pas un petit être fragile, tué par le premier clampin qui passe et qu'on dirait qu'il menace son adversaire de lui faire des chatouilles !" dit-elle en beuglant plus fort que le tonnerre.

"Agrouhgrouh méchant, je vais te chatouiller à mort !" continua-t-elle en imitant une voix fluette et en faisant des choses étranges avec ses mains. Ses deux enfants soupiraient.

Le médecin qui était là avait perdu 50% d'audition mais il tenait à rester professionnel : la colère de la mère de n'avoir aucun enfant guerrier a joué chez elle le rôle d'exutoire, et elle a donc accouché sans s'en rendre.
"Félicitations madame, c'est un petit garçon !"

Elle se leva de sa table à manger, devenue table d'accouchement pour l'occasion, elle poussa le docteur de ses bras musclés et saisit le dé posé sur la commode. Elle prit Lzel sous un bras et serra le poing de son autre bras.
"Ledea jecta est" dit-elle.

Le dé se lança, roula, se tortilla, partit en vacances et revint tout ça en moins de dix secondes, les gouttes de sueur perlaient sur le front de chacun des protagonistes, puis le dé s'arrêta.

"Mais ..." lança la mère.

"Que ..." lança le père.

"On n'en a jamais eu dans le pays ..." lança la grande soeur. "Comment on va faire ?"

"On va ... on va se débrouiller." lança la mère, bredouillant.

"Euh vous ne trouvez pas absurde de confier le destin du petit à un dé ? Je veux dire, ok je suis mage sombre à six ans et j'ai un intellectuel supérieur à vous tous réunis, donc ça va de paire. Mais qui nous dit qu'il pourra pas devenir guerrier ?" posa le frère.

Les mâchoires tombèrent, encore plus que lors d'un massacre de guerriers squelettes.  

"Les traditions, on n'y échappe pas." rétorqua le père. Le frère souffla de dépit.

Le médecin se releva, préférant couper court à ce qui s'annonçait comme une conversation houleuse. "Vous allez l'appeler comment ?"

"Après Alino et Njusti ... Bah c'est quoi qu'on avait dit déjà Trober ?" lança la mère.

"Oh Emari, je sais pas ... Et si on faisait une petite folie en l'appelant Lzel comme notre tradition le veut ?"

"Ohoh bonne idée !" gloussa Emari.

Njusti se frappa le front avec la paume de sa main, Alino se mit à écrire une chanson pour Lzel. Un éclair traversa le ciel et cella ainsi son destin.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire